Les Ko Budo : histoire

Okinawa est l'île principale de l'archipel des Ryu Kyu, au sud ouest du Japon, entre Kyushu (Japon) et Taïwan. "Okinawa" signifie «Corde posée sur la mer».
Située au croisement de plusieurs routes maritimes (Chine, Corée, Japon, Malaisie, Philippines) elle fut, par le passé, et jusqu'après la Seconde Guerre Mondiale, le théâtre d’épisodes mouvementés (conflits locaux, relations tributaires, occupation, actes de piraterie,...), mais également d’échanges et d’apports économiques et culturels.
Sous l’appellation «Ko Budō» on entend les techniques liées au maniement d'armes par destination, que les okinawaïens ont mises en oeuvre et développées, chaque fois que les circonstances les y ont contraints, c'est-à-dire chaque fois que les armes conventionnelles (sabre par exemple) leur ont été interdites. Les armes en question furent élaborées à partir de leurs ustensiles de travail - outils de portage, aratoires, agraires ou de pêche - utilisés tels quels ou modifiés à des fins de combat.
Ces circonstances "contraignantes" se présentèrent deux fois :

  • fin XVe - début XVIe : le roi Shō Shin, qui régnait sur un territoire récemment unifié (1429), afin de prévenir toute velléité de révolte interdit les armes et les arts martiaux en général. Cette interdiction eut pour effet l'apparition de techniques alternatives :

* Te ou To de (ancêtre du karate, puis du karate dō). Il est dit tout de même qu’à cette époque existaient déjà des techniques de combat de sources chinoises, connues sous le nom de Ti.

 

* Ti gua (ancêtre des Ko budō), l'"art des ustensiles"

 

  • début XVIIe (1600 environ, début de l'époque Edo qui se terminera en 1868) : le clan japonais de Satsuma, vaincu - mais non détruit - face à celui de Tokugawa lors de la bataille de Sekigahara, s'installe à Okinawa, interdit de nouveau les armes, confisque les outils de fer et démantèle les forges.

To de et Ti gua se développent alors en un système complet d'arts martiaux qui avec le temps devient de plus en plus complexe sous l'inspiration de maîtres successifs qui vont l'enrichir (diversification et codification des techniques, établissement de principes généraux et particuliers, émergence des "écoles").

Ce serait une erreur de concevoir les ko budō comme distincts des techniques à mains nues, car ils naquirent tous deux à un moment donné de l'histoire d'Okinawa, de la même nécessité de résistance à l'oppresseur. Même creuset d'élaboration, mêmes exigences de secret absolu, transmission exclusivement orale, entraînements clandestins de nuit...

- 1868 : ouverture définitive du Japon à l'influence étrangère, fin de l'époque Edo, début de l'ère Meiji (1868 - 1912).

To de et Tigua perdurent au prix d'une "dé-martialisation". Sont alors mises en avant leurs qualités éducatives et physiques, leur finalité martiale originelle diminuant au profit de valeurs "civiles" comme l'"accomplissement", l'"amélioration personnelle",...

On ne peut pas imaginer un instant le Sano Ryu comme un enseignement exclusif de techniques à mains nues. Sano Sensei a bien insisté là-dessus. Voilà pourquoi l'enseignement aux Ecoles Bushido inclut indifféremment des techniques à mains nues ou armées, avec une mise en avant systématique des principes qui les unissent. Et ce qui ressort de spécifique du Sano Ryu est leur caractère intrinsèquement martial.

Le seul fait l'objet d'un entraînement réservé. Le style enseigné est celui de la Zen Okinawa Ko Budō Renmei, fédération créée par Maître Shinpo MATAYOSHI, maître prestigieux descendant d'une lignée d'autres maîtres, prestigieux eux aussi, à qui l'on doit la transmission dans le monde "moderne" des vieux Ti gua.